Un Congrès ESS mobilisateur pour défendre les valeurs de la République
Les 12 et 13 juin, le Centre international de conférences de Sorbonne Université à Jussieu a accueilli plus de 1 200 participants pour le Congrès des 10 ans de la loi ESS organisé par ESS France. À l’objectif de départ de construire un nouvel imaginaire de l’ESS s’est ajouté une forte mobilisation contre l’extrême-droite, au regard du contexte politique.
L’économie sociale et solidaire fêtera en juillet les dix ans de la loi de 2014 qui la définit et se tourne vers Benoît Hamon, nouveau président d’ESS France, pour accompagner un changement d’échelle qu’il appelait de ses vœux lorsqu’il était ministre en charge de l’ESS. Le Congrès a aussi été l’occasion de remercier Jérôme Saddier pour ses cinq années à la tête de l’ESS qu’il a su fédérer en une seule famille et affirmer la dimension politique de l’ESS.
Une forte présence institutionnelle
Le Congrès de l’ESS 2024 fera date, par le contexte politique à la suite des résultats des élections européennes et l’annonce du Président de la République de la dissolution de l’Assemblée Nationale mais aussi par la prise de parole historique du gouvernement en faveur de l’ESS qui a réaffirmé le soutien de la puissance publique à cet « entreprendre autrement » soucieux de l’intérêt général. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, intervenu en clôture a notamment salué le succès des banques mutualistes, des assureurs et du modèle coopératif de la Coopération Agricole, « dominant et inspirant ».
Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, était très émue de saluer les acteurs de l’ESS et Jérôme Saddier auprès duquel elle a nourri une conviction sincère vis-à-vis de l’ESS qu’elle a qualifié de « forme de République du lien ».
L’ESS pèse près de 10% du PIB et emploie 2,5 millions de salariés, un salarié du privé sur sept. Pour Benoît Hamon, président d’ESS France, citant Gramsci* : « le vieux modèle, ce n’est pas le nôtre ! »
*« Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres »
Un Manifeste pour un nouvel imaginaire de l’ESS
Un Manifeste titré « Nous imaginons un futur où l’Économie Sociale et Solidaire serait la norme ! » réaffirme les objectifs des acteurs de l’économie sociale et solidaire d’« orienter le progrès, dans toutes ses dimensions, à la fois sociale, économique, démocratique, citoyenne et écologique », ambition déjà détaillée dans la Déclaration d’engagement de l’ESS « Pour une République sociale et solidaire : nos raisons d’agir » de décembre 2021. Ce manifeste, issue de la Grande consultation d’ESS France, est un premier texte qui servira d'appui à l'élaboration d'une stratégie de développement de l'ESS devant être adoptée par le gouvernement en 2025. Il porte sur 4 axes principaux : l’imaginaire mobilisateur de l’ESS, les engagements politiques des acteurs de l’ESS, une place nouvelle pour la société civile dans les planifications, un appel à l’action collective.
Une résolution de mobilisation de l’ESS pour la République
A l'unanimité de son Assemblée générale qui s’est tenu le 12 juin au matin, ESS France publie une résolution intitulée « Face à l’extrême-droite, les acteurs de l’ESS appellent à l’engagement », présentée en clôture du Congrès. Cette résolution présentée en clôture du Congrès est proposée à l’adoption de toute organisation de l’ESS qui souhaiterait la soutenir.
Selon son nouveau président Benoît Hamon, « Quand les temps sont durs, ce sont les modèles de l'économie sociale et solidaire qui résistent le mieux aux tempêtes économiques mais aussi ceux que l’on appelle à la rescousse quand les solidarités vacillent et les principes démocratiques chancèlent. »
TÉLÉCHARGER LE MANIFESTE DU CONGRÈS [lien]