
Marie Moret, l’ange gardien du Familistère de Guise
Aux côtés d’un grand homme, Jean-Baptiste André Godin, une femme d’exception, Marie Moret, collaboratrice et ange gardien du fondateur du Familistère de Guise. Coop FR lui rend hommage à l’occasion de la Journée internationale du droit des femmes.
Marie-Adèle Moret née le 27 avril 1840 à Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne) s’installe au Familistère de Guise en 1860 à la demande de son fondateur Jean-Baptiste André Godin. Elle est envoyée en pensionnat pour étudier à Bruxelles, accueillie par un couple français sympathisant fouriériste, que Godin emploie pour diriger la succursale belge de la manufacture de Guise. Godin visite sa petite-cousine à l’occasion de ses voyages à Bruxelles. Leur correspondance en 1858-1860 témoigne que les deux parents sont entrés en communion d’idées et de sentiments.
Première propagandiste du Familistère
À son retour de Bruxelles, elle devient sa secrétaire et la première propagandiste du Familistère. Marie Moret transcrit notamment les conférences que Godin prononce à l’intention de la population du Familistère, s’occupe de sa correspondance, collabore à la publication de ses ouvrages et se charge du secrétariat de rédaction du journal du Familistère Le Devoir, fondé en 1878.
En 1881, elle publie à Saint-Quentin une brochure, Histoire des équitables pionniers de Rochdale, résumé en français du livre du coopérateur George Jacob Holyoake sur la première coopérative de consommation britannique.
Marie Moret est l’une des six premières personnes à adhérer aux statuts de l’Association coopérative du capital et du travail en qualité d’associée. La secrétaire du fondateur devient ainsi officiellement une travailleuse de la Société du Familistère. Elle est la première femme à participer aux délibérations de l’assemblée générale de l’Association. Elle assiste même aux séances du conseil de gérance dont elle rédige les comptes rendus en qualité de secrétaire du conseil à partir de décembre 1880.
Émancipatrice
La jeune femme joue un rôle de médiatrice de la réforme godinienne parmi la population du Familistère et personnifie le projet d’émancipation de la population féminine du Familistère. Elle remplit la fonction de directrice des services de l’enfance, dont elle surveille l’installation. Elle est responsable de la bonne organisation de la crèche et de l’inspection des écoles et elle surveille l’application des principes d’une éducation moderne, bienveillante et attrayante.
Lorsque Godin est élu député à l’Assemblée nationale en février 1871, elle l’accompagne à Bordeaux puis à Versailles, où siège alors l’Assemblée.
Dépositaire de l’héritage de Godin
Marie Moret et Jean-Baptiste André Godin se marient à Guise le 14 juillet 1886.
Elle est officiellement instituée dépositaire de l’héritage intellectuel du fondateur du Familistère.
Lorsque Godin meurt subitement le 15 janvier 1888, les associé·es du Familistère, en désaccord sur le choix d’un candidat à la gérance de l’Association, se tournent rapidement vers elle pour qu’elle succède à son époux. Elle devient également la propriétaire du Devoir qu’elle dirige la publication avec le concours de Jules Pascaly.
Source : biographie de Marie Moret, par le Familistère de Guise
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