Les coopératives d’artisans explorent la RSE et l’impact social
Face à la demande croissante d’indicateurs extra-financiers, les coopératives d’artisans s’interrogent sur leur impact social et environnemental et la meilleure façon de le faire savoir.
Daniel Le Guillant, président de la Fédération française des coopératives et groupements d’artisans (FFCGA) a conduit l’assemblée générale 2023 le 19 juin dernier, placée sous le signe de la RSE. Il a invité pour cela deux grands témoins : Jérôme Saddier, président de Coop FR, et Gérard Leseul, député de la Seine-Maritime.
La force du modèle coopératif et ESS
Jérôme Saddier, président de Coop FR, a rappelé la force du modèle coopératif sur lequel les coopératives peuvent s’appuyer pour démontrer leur impact et leur efficacité. L’économie sociale et solidaire (ESS) elle-même vient d’être reconnue par l’OCDE et le Bureau international du travail comme une économie plus résiliente. Les Nations Unies viennent également de voter une résolution sur une définition internationale de l’ESS. Et une proposition de recommandation du conseil pour promouvoir l’économie sociale a été présentée début juin par la commission européenne. Il invite les coopératives à faire savoir leur impact à l’extérieur sur la base de leurs propres critères ! La révision coopérative peut être un point d’appui à explorer.
RSE, impact, société à mission…
Eve Durquety, consultante experte de l’impact social, a animé deux séquences : un premier atelier de travail sur les enjeux pour les coopératives face à un monde qui change et se complexifie. RSE, impact, labels et certifications, où en sommes-nous dans les coopératives d’artisans ?
Un temps d’échanges avec trois témoignages très différents a permis de répondre à cette question :
- Agnès Koukoui, directrice de la Fabrique de la Goutte d’Or, coopérative d’artisans couturiers membre du PTCE « Les gouttes de la mode et du design » et dont le savoir-faire haut de gamme est certifié grâce à son label Patrimoine vivant. La coopérative s’appuie sur un réseau local d’ateliers et d’artisans, made in France voire made in Paris, qui leur permet de sortir de l’économie informelle.
- Stéphane Windsor, directeur général d’ORCAB, union de coopératives d’achat des artisans du bâtiment, qui doit faire face à l’empreinte carbone forte du secteur du BTP et à la demande des clients, des artisans eux-mêmes, des pouvoirs publics dans le cadre d’appels d’offres, d’efforts sur l’origine des matériaux, le transport, le stock, etc.
- Thomas Meyer, directeur général de SOCAPS, coopérative leader mondial de l'assistance technique dans les industries agro-alimentaires et pharmaceutiques, qui a déjà adopté la qualité de société à mission pour communiquer vers l’extérieur et renforcer le sens de l’entreprise et son attractivité.
Gérard Leseul, député PS de Seine-Maritime, co-président du Groupe d’études ESS et RSE à l’Assemblée nationale, a clôturé la séance.
Le Groupe d’études auditionne depuis plusieurs mois les différentes organisations de l’ESS et de la RSE (ESS France, Plateforme RSE, Comité des sociétés à mission, etc.) dans le cadre d’une éventuelle révision de la loi ESS, avec pour objectif de mettre au cœur des politiques publiques les politiques de responsabilité sociale.
Gérard Leseul a invité les coopératives d’artisans à solliciter une audience.
Le cocktail déjeunatoire à mis à l’honneur le séchoir coopératif des Aldudes et ses charcuteries d’exception, avec Pierre Oteiza, artisan charcutier co-fondateur de la coopérative.
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