Le mouvement coopératif français hisse sa flamme coopérative pour lancer l’Année internationale des coopératives 2025

Le mouvement coopératif réuni au sein de Coop FR a lancé ce 21 novembre l’Année internationale des coopératives 2025 en France, à quelques jours du lancement international à New Delhi par l’Alliance coopérative internationale.

Dans un monde économique en mutation, les entreprises coopératives ont souhaité réaffirmer leur identité coopérative, au service d’une économie performante et d’une société plus juste et plus durable, au travers d’un Manifeste coopératif. Le mouvement coopératif s’est doté d’une flamme coopérative pour le faire circuler dans le cadre d’un Tour de France.

Le modèle entrepreneurial coopératif, soutenu par l’ONU

Jérôme Saddier, président de Coop FR, l’a rappelé, en adoptant une deuxième Année internationale des coopératives -la précédente a eu lieu en 2012- l’ONU confirme son engagement sans faille au modèle coopératif en tant que modèle économique.
“𝘐𝘭 𝘯’𝘦𝘴𝘵 𝘱𝘢𝘴 𝘤𝘰𝘶𝘵𝘶𝘮𝘦 𝘥𝘢𝘯𝘴 𝘭𝘦 𝘴𝘺𝘴𝘵𝘦̀𝘮𝘦 𝘥𝘦𝘴 𝘕𝘢𝘵𝘪𝘰𝘯𝘴 𝘜𝘯𝘪𝘦𝘴 𝘵𝘰𝘶𝘵 𝘦𝘯𝘵𝘪𝘦𝘳 𝘥𝘦 𝘮𝘢𝘯𝘪𝘧𝘦𝘴𝘵𝘦𝘳 𝘴𝘰𝘯 𝘪𝘯𝘵𝘦́𝘳𝘦̂𝘵 𝘱𝘰𝘶𝘳 𝘶𝘯 𝘮𝘰𝘥𝘦 𝘦́𝘤𝘰𝘯𝘰𝘮𝘪𝘲𝘶𝘦. 𝘓𝘦 𝘮𝘰𝘥𝘦̀𝘭𝘦 𝘤𝘰𝘰𝘱𝘦́𝘳𝘢𝘵𝘪𝘧 𝘦𝘴𝘵 𝘴𝘦𝘭𝘰𝘯 𝘭’𝘖𝘕𝘜 𝘭𝘦 𝘮𝘰𝘥𝘦̀𝘭𝘦 𝘦́𝘤𝘰𝘯𝘰𝘮𝘪𝘲𝘶𝘦 𝘲𝘶𝘪 𝘳𝘦́𝘱𝘰𝘯𝘥 𝘭𝘦 𝘮𝘪𝘦𝘶𝘹 𝘢̀ 𝘭𝘢 𝘴𝘢𝘵𝘪𝘴𝘧𝘢𝘤𝘵𝘪𝘰𝘯 𝘥𝘦𝘴 𝘖𝘋𝘋 𝘦𝘵 𝘦𝘴𝘵 𝘭𝘦 𝘴𝘦𝘶𝘭 𝘧𝘢𝘪𝘵 𝘶𝘯𝘪𝘷𝘦𝘳𝘴𝘦𝘭.” 

Cette Année internationale est pour le mouvement coopératif une opportunité de montrer :

• Sa force économique,
• Sa force territoriale,
• Sa force d’innovation.

Les 22 410 entreprises coopératives françaises génèrent un chiffre d’affaires de 381 milliards d’euros et emploient 1,3 million de salariés. Elles sont présentes dans tous les secteurs d’activité, partout en France. Au niveau mondial, elles sont 3 millions, qui emploient 281 millions de salariés, soit 10% de la population active.

Ariel Guarco, président de l’Alliance coopérative internationale, dans son message vidéo, a salué la contribution économique de la France, premier pays coopératif en Europe.

“𝘓𝘦𝘴 𝘤𝘰𝘰𝘱𝘦́𝘳𝘢𝘵𝘪𝘷𝘦𝘴 𝘴𝘰𝘯𝘵 𝘭𝘢 𝘱𝘳𝘦𝘶𝘷𝘦 𝘲𝘶𝘦 𝘭𝘢 𝘱𝘦𝘳𝘧𝘰𝘳𝘮𝘢𝘯𝘤𝘦 𝘯𝘦 𝘴’𝘰𝘱𝘱𝘰𝘴𝘦 𝘱𝘢𝘴 𝘢̀ 𝘭’𝘦́𝘵𝘩𝘪𝘲𝘶𝘦. 𝘓’𝘦́𝘵𝘩𝘪𝘲𝘶𝘦 𝘱𝘦𝘶𝘵 𝘥𝘦𝘷𝘦𝘯𝘪𝘳 𝘶𝘯 𝘭𝘦𝘷𝘪𝘦𝘳 𝘥𝘦 𝘤𝘳𝘰𝘪𝘴𝘴𝘢𝘯𝘤𝘦.”, Marie-Agnès Poussier-Winsback, ministre de l’ESS, de l’Intéressement et de la Participation

Au regard de cette contribution économique, les entreprises coopératives sont « plus qu’incontournables  (…), elles incarnent une alternative puissante qui concilie performance économique et respect des valeurs. », affirme la ministre de l’ESS, de l’Intéressement et de la Participation.

« En lançant cette Année internationale des coopératives, nous répondons à une aspiration profonde de plus en plus ancrée dans la société française, la recherche d’un capitalisme plus moral, plus humain et plus responsable. »

Pour une économie performante et une société plus juste et plus durable

Dominique Schelcher (Coopérative U), Maud Sarda (Label Emmaüs), Roddy Laroche (coopérative UTOP) et Amélia Tiscornia (SCOPING) ont témoigné des principes coopératifs qui irriguent le modèle coopératif : « Le modèle coopératif permet aux femmes et aux hommes de construire des biens communs au service d’une économie performante et d’une société plus juste et plus durable. Nous travaillons pour un autre modèle économique qui fait notre fierté ; nous pratiquons le pouvoir partagé ; nous croyons en la coopération, l’entraide ; nous agissons pour la responsabilité sociale et environnementale des entreprises ; oui, le mouvement coopératif fait notre succès ! »

Après la lecture du Manifeste, chacun d’entre eux a partagé un principe au regard de sa pratique coopérative :
« le principe 1 homme = 1 voix est un pilier de notre résilience », D.Schelcher
« la lutte coopérative est moderne », M. Sarda
« les coopératives d’habitants transforment notre rapport à la propriété individuelle », R. Laroche
« La démocratie dans l’entreprise est quelque chose qui se cultive et assure la pérennité de l’entreprise », A. Tiscornia.


Benoît Hamon, président d’ESS France, était invité à réagir au Manifeste dont il a salué la démarche pour faire connaître la force de la coopération. « Une force indiscutable. »
Selon l’ancien ministre de l’ESS, parce que le modèle coopératif propose un modèle de propriété collective de la richesse, qu’il transforme en pouvoir collectif, les entreprises coopératives paraissent être le mieux placées pour les transitions.

« Si le mouvement coopératif français était un pays de l’Union européenne, et que son chiffre d’affaires était renvoyé au PIB de l’UE, en termes de poids économique, il se situerait entre le PIB du Danemark et de l’Autriche*… ce n’est pas rien ! Une force considérable. », Benoît Hamon, président d’ESS France, ancien ministre ESS

Pour illustration, « les seules coopératives agricoles (non délocalisables) représentent 104 Mds € de CA cumulé : en comparaison, la French Tech, c’est 25 Mds. Estimez-vous qu’en France, la coopération agricole ait 4x plus d’attention de la part des pouvoirs publics que les Start-up ? La chance que la coopération agricole passe sous pavillon étranger est nul ! »

La flamme coopérative hissée pour parcourir la France

Les quatre témoins coopérateurs et coopératrices ont hissé la flamme coopérative représentée par un objet-flamme. Eco-designée, elle n’utilise pas de pyrotechnie, elle est tissée de 420 fils qui symbolisent les liens qui unissent entre eux les membres des coopératives.

Cette flamme va démarrer son Tour de France, soutenu par les fédérations de coopératives comme en ont témoigné quatre d’entre elles :

• Thomas Meyer, vice-président de WE COOP, les coopératives d’artisans et d’entrepreneurs, a donné rendez-vous à Lorient dans le Morbihan, le 17 avril, à l’occasion de l’inauguration d’une salle d’exposition Artisan « Artipôle », fruit de l’intercoopération entre les coopérative MCS (Morbihan Chauffage Sanitaire) et la CAB (Coopérative des Artisans du Bois et de la Couverture), 1600 artisans qui permettent de construire nos habitations au quotidien. La coopération artisanale, c’est 130 coopératives, 21 000 entreprises, 100 000 emplois.
• Jean-Luc Hall, secrétaire général de la Coopération Maritime, a confirmé l’accueil de la flamme dans le cadre de son congrès, avec la volonté de mettre à l’honneur les plus petites coopératives, sur l’île de Noirmoutier en Vendée qui compte 250 coopérateurs, 4 types de coopératives : les sauniers de la Coopérative de Sel de Noirmoutier, les cultivateurs de la pomme de terre de Noirmoutier, les conchyliculteurs et les marins-pêcheurs de la coopérative de pêche dont la qualité est renommée notamment par les restaurateurs.
• Marie-Noëlle Lienemann, présidente des Coop’HLM, a témoigné de la part active des coopératives HLM au trajet de la flamme coopérative, en intercoopération, en construisant un projet avec les coopératives locales, à Anglet, en Bretagne, à Avignon, en région parisienne… 165 coopératives HLM, plus de la moitié sont sous statut Scic (Société coopérative d’intérêt collectif), qui associent les collectivités locales. La flamme sera également bienvenue à la convention de la Fédération des Coop’HLM et lors du Congrès HLM.
• Matthieu Pasquio, directeur général adjoint de La Coopération Agricole, a quant à lui révélé l’accueil de la flamme lors de leur Congrès le 18 décembre prochain mais aussi à plusieurs occasions : la Semaine de la Coopération Agricole en juin 2025 avec plus d’une centaine d’événements dans les territoires et un temps fort au Salon International de l’Agriculture du 22 février au 3 mars, avec les autres représentants coopératifs qui ont un stand. Les 2200 coopératives agricoles et les plus de 10 000 Cuma génèrent 104 Milliards d’euros  coopératives agricoles.

La flamme coopérative fera étape pour la première fois ce 25 novembre au Conseil économique, social et environnemental pour l’événement anniversaire des 140 ans de la Confédération Générale des Scop et des Scic. Jérôme Saddier l’a confiée à son président et sa déléguée générale, Jacques Landriot et Fatima Bellaredj, dont le mouvement est en plein développement dans une période où plusieurs reprises d’entreprises ont été médiatisées, par exemple Duralex, Bergères de France. Une année de congrès régionaux pour le mouvement Scop qui sera une opportunité pour les territoires de promouvoir l’Année internationale des coopératives.

« Nous devons nous réapproprier nos propres histoires. Grâce à nos principes coopératifs, nous pouvons faire des choses un peu plus grandes que ce que nous sommes. », Jérôme Saddier, président de Coop FR

« L’Année internationale des coopératives 2025 est une année de promotion des entreprises coopératives et de leur modèle, collectivement. » a conclu le président de Coop FR, annonçant un évènement de clôture au CESE et plusieurs rendez-vous, notamment au Pays Basque français et espagnol, coordonnés par le secrétaire général de Coop FR, Bastien Sibille.

REPLAY disponible sur Youtube [lien]

POUR EN SAVOIR PLUS SUR L'ANNÉE INTERNATIONALE DES COOPÉRATIVES 2025 [lien]

*PIB du Danemark : 374 Milliards d’euros ; PIB de l’Autriche 477 Milliards d’euros