La Louve
La Louve est un supermarché coopératif et participatif qui a ouvert ses portes en 2016 dans le 18ème arrondissement de Paris. Une coopérative de consommateurs qui rassemble plus de 4000 membres actifs qui y font leurs courses et contribuent à son fonctionnement.
À La Louve, on est à la fois membre – on participe au financement, à la gouvernance et au fonctionnement - client, et coopérateur – on est copropriétaire du magasin. Les membres de La Louve assurent bénévolement les tâches nécessaires à la bonne organisation du supermarché et emploient collectivement quelques salariés pour coordonner l’ensemble.
Participatif
Concrètement, chacun vient au supermarché 3 heures consécutives toutes les 4 semaines pour aider à tenir la caisse, réceptionner les livraisons, approvisionner les rayons, nettoyer, assurer les tâches administratives… Des aménagements horaires sont toutefois possibles. La gouvernance est coopérative : chacun participe aux assemblées générales et bénéficie d’une voix, quel que soit le nombre de parts qu’il détient ; les décisions sur les orientations du magasin sont collectives ; 100% des bénéfices sont réinvestis dans le fonctionnement du supermarché. Pour devenir membre, il faut investir 100 € dans l'outil, soit 10 parts. Ces sommes sont remboursables à qui souhaite sortir de la coopérative. Les bénéficiaires de minimas sociaux, qui représentent 10% des membres de La Louve, peuvent cependant ne prendre qu'une seule part de 10€, tout comme les étudiants boursiers ou les personnes en service civique. D'autres demandent à payer en plusieurs fois leur adhésion ; ils représentent environ 15%. Ainsi, un quart des membres a de très faibles revenus. « La Louve s’engage à rendre la coopérative accessible à tous ! Mais aussi à répondre aux besoins et aux choix alimentaires de chacun » explique Tom Boothe, un des fondateurs. La gamme des produits proposés à La Louve est en évolution constante. Tout membre a la possibilité de proposer des produits. Ce qui oriente les acheteurs-salariés dans leur choix des produits à conserver ou non est le taux de ventes, reflet des habitudes réelles de l’ensemble des membres.
Intégralité
L'aspect participatif permet de diminuer les coûts de fonctionnement du supermarché. Les marges plus faibles que dans la plupart des autres magasins d’alimentation, permettent de pratiquer des prix raisonnables sur une large gamme de produits. Une majoration unique de 22% (pour payer les salaires, le loyer...) contre 40% de marges ailleurs. « Les prix sont incroyables ici. Notre modèle est le seul en Europe à avoir des prix si bas (hors projets subventionnés) ! » se félicite Tom Boothe. « La nourriture est très importante en France : on recherche de bons produits avec une bonne qualité gustative. A La Louve, on est majoritairement en bio, artisanal et local mais pas que. On propose de tout mais aussi des produits haut-de gamme dignes de grandes épiceries fines, à des prix accessibles et dans un quartier populaire ! » Et de préciser :« Notre modèle : un supermarché. C'est-à-dire un endroit où les gens peuvent faire l'intégralité de leurs courses. Un modèle pragmatique et philosophique qui remplace le supermarché capitaliste du coin ! » La Louve est une « solution complète » qui fonctionne. En plus avec des prix justes. D'où l'immense surface des locaux de près de 1500 m2. Le fait de pouvoir faire toutes ses courses à un seul endroit est en effet exceptionnel et rend l'engagement de 3 heures de bénévolat par mois plus facile à tenir sur le moyen et long terme.
Park Slope Food Coop
Le modèle de La Louve a été soutenu par la Park Slope Food Coop de New-York, le plus grand supermarché coopératif et participatif américain qui compte plus de 50 ans d’existence et 17 000 membres. En s'inspirant de ce modèle new-yorkais, les deux américains Tom Boothe et Brian Horihan fondaient ainsi une coopérative alimentaire d’un genre nouveau en France. Mais il n'existait au départ aucune recette de succès. « Difficile de reproduire le modèle new-yorkais datant de 1970. Une dizaine de tentatives s'étaient d'ailleurs déjà vues soldées par un échec. Notre atout pour une telle réussite ? L'alliage d'un certain pragmatisme, l'organisation à l'américaine, avec le goût des bonnes choses et la culture culinaire, essentiels dans un pays comme la France » conclut Tom Boothe.