Eric Plat
Investir dans la recherche-développement pour développer la coopérative
Atol est une coopérative d’opticiens, qui compte plus de 800 magasins en France. Dans une enseigne de distribution traditionnelle, il y a un impératif de retour sur investissement lié à l’organisation du capital. Tandis qu’en tant que coopérative, Atol prône le capital patient. Les bénéfices sont réinvestis dans l’outil professionnel ; le retour sur investissement est lié à l’amélioration de l’activité de tous. Chaque opticien de l’enseigne est actionnaire de la société Atol SA. Ils en sont également les clients en utilisant la plateforme d’achats. La coopérative emploie ainsi 220 collaborateurs répartis au siège en région parisienne et sur le site industriel et logistique à Beaune, en Bourgogne.
« Opticien diplômé et propriétaire de cinq magasins, j’ai été choisi par mes confrères pour porter les valeurs de la coopérative et les nouvelles orientations stratégiques face aux évolutions du comportement des consommateurs. Etre en coopérative permet d’investir de façon durable sans pression extérieure. En 2004, nous avions par exemple fait le choix du « produire en France », avec plus tard l’arrivée des premières collections labellisées Origine France Garantie.
Atol est aussi et surtout une entreprise encourageant la croissance solidaire et durable à travers la structure Archipel qui permet aux jeunes opticiens d’investir et d’être aidés dans l’achat d’un point de vente référent et la structure Alizés qui apporte une aide financière aux associés Atol qui souhaitent se développer.
Pour être compétitif nous avons dû revoir nos process de fabrication, investir dans des outils de production et revoir l’organisation de travail. Fin 2015 a été pour Atol un période de changement d’abord avec une nouvelle organisation de quatre pôles de direction plus proches des opticiens du réseau. Une année marquée par une nouvelle stratégie centrée sur l’innovation : des lunettes connectées au lancement pour le premier trimestre 2016 d’une plateforme de communication multicanale appuyant le discours de l’opticien.
Dans cette logique, nous voulons renforcer la relation clients par une extension numérique et expérientielle du magasin, ce qui permet, en plus de proposer une collection plus importante de modèles, de produits et de fluidifier le passage en boutique. Autant d’étapes dans le parcours d’achat que les clients peuvent effectuer sur Internet dans une logique de préparation et permettant de bénéficier de l’expertise de l’opticien pour l’accompagnement dans le choix de l’équipement optique. C’est d’ailleurs sur ces critères qu’il peut nouer un lien avec ses clients et inscrire un relationnel dans la durée.
Atol les opticiens est le quatrième acteur sur le marché français de l’optique. Fort de ce constat et puisque c’est intégré dans l’ADN même de notre coopérative depuis sa création, nous nous devons d’être innovant. En tant que challenger sur notre marché, nous nous devons d’être l’acteur qui provoque le changement. C’est de notre responsabilité d’anticiper les besoins de nos clients.
Doté depuis cette année d’un Lab innovation Atol, un responsable Innovation et Nouvelles Technologies travaille à Beaune sur les besoins des consommateurs de demain. Le budget en recherche & développement d’Atol a doublé l’an dernier, ce qui est rare dans la distribution, mais s’avère un choix payant avec le lancement en septembre 2015 des premières lunettes connectées Téou d’Atol.
Grâce à ces lunettes intelligentes, nous avons pu développer un produit inédit et novateur, issu du savoir-faire français en partenariat avec une start-up bretonne et une PME jurassienne, que nous allons intégrer à la solution de Hub numérique de La Poste. Cette plateforme universelle a la capacité de construire et de déployer de façon simple des services innovants en favorisant les interactions entre les objets connectés. Grâce au Hub numérique de La Poste, nous allons ainsi pouvoir développer le potentiel d’usages de nos lunettes Téou en les connectant à d’autres objets comme ceux de Legrand par exemple, un autre partenaire de La Poste.
Après la première phase de commercialisation de Téou en 2015, nous avons la volonté de décliner l’utilisation de ces lunettes pour des besoins plus pointus : grande dépendance, enfants, protection solaire. »
Janvier 2016