EMC2
« Quel que soit l’agriculteur que l’on trouve sur notre territoire et quel que soit son modèle, nous voulons pouvoir être là pour lui »
Dans le Grand Est de la France, la coopérative agricole EMC2 valorise les productions de ses 3100 agriculteurs coopérateurs. Son ambition est de les soutenir tout au long de leur cycle de production grâce à un accompagnement spécifique au développement de leur activité.
Forte de ses 800 salariés exerçant plus de 200 métiers différents, le groupe coopératif EMC2, accompagne les agriculteurs au quotidien : soutien technique, logistique, commercial et mutualisation des pratiques.
Solutions et services mis à disposition
EMC2 innove pour répondre aux besoins de ses adhérents. C’est le cas dans le domaine de la collecte de céréales qui est son cœur de métier. A bord de son tracteur, Julien Baduraux, vice-président en charge du territoire et de la vie coopérative et agriculteur depuis 2004 rappelle : « chaque année nous collectons entre 800 000 et 1 million de céréales, auprès de 1800 agriculteurs livreurs. Les techniciens de la coopérative les conseillent sur différentes activités : la fourniture des produits nécessaires aux cultures, le stockage et la commercialisation, le conseil agronomique, la production de semences, l’aide à la conversion en filière agriculture biologique... ». Cet accompagnement se retrouve aussi sur la filière élevage à travers la collecte, la fourniture des équipements nécessaires aux bâtiments d’élevage, les démarches qualités, la recherche de contrats équitables pour les éleveurs avec des distributeurs proches des exploitations. Enfin, d’autres soutiens sont apportés : le machinisme (vente et maintenance de matériel agricole), le transport de produits en vrac, la livraison d’énergie fioul et gas-oil non routier, l’agroalimentaire avec le rachat de l’artisan boucher-charcutier le Marvillois en 2021. Ce dernier défend la proximité avec les éleveurs et les circuits courts. Il transforme les produits issus d’exploitations dans un rayon de 30 km pour nourrir les habitants du territoire et notamment alimenter cantines scolaires, cuisines centrales et hôpitaux d’une centaine de collectivités du territoire.
Mutualisation nécessaire
Aujourd’hui, la co-construction est une priorité pour arriver à réaliser ses activités agricoles selon Julien Baduraux : « le fondement de la coopérative depuis 1988 repose sur l’union d’agriculteurs qui se sont mis en commun pour valoriser leur production ». L’exemple notoire d’EMC2 est son nouveau système de méthanisation. Depuis 2021, EMC2 propose à ses adhérents de produire de l’énergie verte grâce à ce processus. L’objectif est de valoriser les effluents d’élevage et les déchets végétaux via les deux unités en fonction sur le territoire. Elles permettent de générer une production de biogaz qui est directement injectée dans les réseaux, et qui permet d’alimenter l’équivalent de 2 500 foyers. Ce modèle d’énergie permet à la fois des bénéfices agronomiques en apportant une rotation des cultures bonne pour les sols mais aussi une diversification des revenus pour les 20 agriculteurs apporteurs.
Empreinte territoriale
L’organisation repose sur le principe : un homme = une voix. La gouvernance repose sur deux instances : le Conseil d’administration et le Comité exécutif. Le conseil d’administration est composé de 25 membres agriculteurs élus comme c’est le cas de Julien Baduraux : « En tant qu’agriculteur, mon père a longtemps été administrateur. On cherchait des forces vives pour renouveler le conseil d’administration, je me suis empressé de refuser ! A force de persuasion, d’ anciens administrateurs m’ont convaincu et aujourd’hui je peux prendre en main une partie de mon destin en étant dans la coopérative. Je peux emmener l’entreprise qui est au bout de mon exploitation où je le souhaite. C’est une vraie force car nous pouvons influer sur une partie des rapports ». D’autre part, la coopérative fonctionne en 6 assemblées de sections avec des territoires définis : « L’enjeu des administrateurs élus lors des moments d’échanges avec les agriculteurs est de coller à la stratégie du Conseil d’administration tout en respectant les attentes des agriculteurs localement ». Débattre sans tabou et trouver des orientations est d’ailleurs un enjeu partagé lors des cafés de la coop’ mis en place depuis deux ans. Les agriculteurs sont invités sur un des 150 sites du territoire afin d’échanger sur les attentes de la vie coopérative, partager le fruit des récoltes ou évoquer ensemble les complètements de prix. Les journées thématiques elles, permettent de tester ensemble de nouvelles techniques : essais dans les parcelles, partage des nouveautés produites, etc.