Coopératives d'artisans

Décotes sur la notation des assureurs-crédits : les coopératives d’artisans interpellent le ministre de l’Economie

4 mai 2020

Face à la décote de leur notation des assureurs-crédits, les coopératives d’artisans et leurs artisans-sociétaires craignent des défaillances d’entreprises et une catastrophe pour l’économie de proximité. La coopération artisanale en appelle au ministre de l’économie.

Joël Schoenher, président de la Fédération des coopératives et groupements d’artisans (FFCGA), interpelle le ministre de l’Economie dans un courrier du 28 avril 2020 sur le sujet de la couverture d’assurance-crédit ou crédit inter-entreprises. Les coopératives d’artisans, en effet, font l’objet de décotes de leur notation qui ont pour conséquence la réduction ou suppression de lignes d’en-cours auprès de leurs fournisseurs. Elles ne peuvent plus acheter de produits pour leurs artisans sociétaires, sauf à payer comptant.

La coopérative, un capital constitué par des sociétaires artisans

Le président de la FFCGA rappelle que la coopérative, de par son statut, a un accès au financement en capital limité qui provient quasi exclusivement de ses sociétaires artisans. Les coopératives d’artisans assument le risque et les contraintes de gestion et ce sont elles qui se trouvent aujourd’hui directement impactées par le revirement des pratiques de notation des assureurs-crédits.

« Si les artisans et leurs coopératives ne peuvent se fournir en produits et assurer leur rôle dans la chaîne économique, le risque est réel de voir de multiples défaillances d’entreprises dans les semaines et mois à venir car nous ne pourrons plus travailler alors que c’est ce que nous demandons tout simplement. » Joël Schoenher, président de la FFCGA

Des pratiques incompréhensibles et aux conséquences lourdes 

Selon la FFCGA, les pratiques des assureurs-crédits sont incompréhensibles à deux titres :

  • Sur la forme, car ces dispositifs classiques de notation se font normalement sur la base d’une analyse bilancielle, or depuis quelques jours la dégradation est faite sans aucune forme d’explications ou au seul motif que les sociétaires-artisans qui achètent les produits et fournitures à leur coopérative sont « à risques », car confrontés à la situation économique actuelle. En contradiction avec le dispositif du plan de relance annoncé par Bruno Lemaire.
  • Sur le fond, du fait que le Gouvernement ait réactivé pour les fournisseurs des coopératives d’artisans des dispositifs de réassurance qui doivent permettre à toute la chaîne d’approvisionnement de continuer à fonctionner depuis le fournisseur jusqu’aux clients finaux, en l’occurrence les sociétaires-artisans de coopératives.

Ces pratiques ont pour conséquences immédiates :

  1. La mise en péril de nombreuses coopératives artisanales qui n’ont pas la trésorerie pour payer comptant, et par ricochet leurs artisans sociétaires qui ne pourront pas s’approvisionner ;
  2. Le détournement des dispositifs de financement de trésorerie mis en place par le Gouvernement avec le secteur bancaire, notamment les Prêts Garantis par l’Etat (PGE).

La FFCGA en appelle à l’intervention du ministre de l’Economie

La FFCGA demande que les assureurs-crédits figent leurs positions au 16 mars, qu’ils prennent en charge automatiquement les dispositifs CAP et CAP+ pour ne pas détériorer les en-cours accordés aux entreprises, et que, pour le moyen terme, des négociations soient entamées avec les assureurs-crédits pour qu’à minima un moratoire soit établi jusqu’à la publication des bilans 2021.

POUR EN SAVOIR PLUS

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