Coop News - Questions/réponses des candidats à la présidence de l’ACI : Jean-Louis Bancel, France

« Nous devrions créer des cercles d'échange de bonnes pratiques entre les coopératives. »

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Les élections de l'ACI 2022 ont lieu lors de l'assemblée générale de l'ACI le 20 juin à Séville, en Espagne. Trois candidats se présentent au poste de président de l'ACI et 22 candidats se présentent pour 15 sièges au conseil d'administration. Co-op News présente des questions-réponses avec chacun des trois candidats à la présidence et les candidats au conseil d'administration.

Ici, nous entendons Jean-Louis Bancel (France), l'actuel vice-président de l'ACI, qui se présente au poste de président (nommé par Coop FR, France). Il se présente face à Melina Morrison (Australie) et le président sortant Ariel Guarco (Argentine).

Comment avez-vous été impliqué dans les coopératives ?

Après avoir été fonctionnaire au ministère des Finances, en 1993, j’ai été secrétaire général du Groupement des Mutuelles d’Assurances. A ce titre j’ai été impliqué dans la construction de l’ICMIF et la relance de l’ACI qui était dans une situation critique. Depuis cette époque je me suis constamment engagé dans la défense et la promotion des coopératives dans mon pays et dans le Monde.

Quelles sont les coopératives auxquelles vous avez participé ?

Après avoir été dirigeant mutualiste, j’ai été 16 ans dirigeant de la banque de référence des acteurs de l’économie sociale et solidaire dans notre pays.
Je suis le Président de notre fédération nationale (Coop FR).
J’ai créé la Coop des Communs une structure pour rapprocher le monde des communs et celui des coopératives.
Je suis co-fondateur du Global Innovation Coop Summit (GICS) pour promouvoir les rencontres internationales entre les coopérateurs de tous les âges pour concilier coopératives et modernité.

Quelle est votre expérience coopérative au niveau international ?

J’ai une longue expérience des secteurs : Président de l’ICMIF, puis Président de l’Association Internationale des Banques Coopératives.
J’ai été Président de Coopératives Europe.
Enfin, membre du Conseil de l’ACI avec différentes positions : Vice-président, Président du comité des principes.
J’ai participé à toutes les conférences de l’ACI et sommets mondiaux et aux rencontres intergouvernementales pour promouvoir la place des coopératives : lancement de l’année internationale à l’ONU, conférence d’Addis Abbéba sur le développement, sommets du G20

Comment comptez-vous aider l’ACI à promouvoir l’identité coopérative ?

En aidant les « vraies » coopératives à lutter à armes égales contre les « fausses ». Des structures utilisent l’appellation coopérative sans en être. Il faut utiliser des moyens comme les labels ou la certification pour que le public perçoive la concordance entre l’étiquette et le contenu. Nous aurons besoin de tous les dirigeants coopératifs pour mener cette action collective.
Ceci n’empêche pas, au contraire, de réfléchir sur les manières d’exprimer aujourd’hui nos valeurs et principes coopératifs pour s’adapter aux changements du monde. Tel est l’objet d’un article que je viens de publier dans la Recma.

Comment comptez-vous aider l’ACI à développer le mouvement coopératif ?

Par expérience je sais qu’il faut rassembler des moyens humains et financiers. Comme Européen je contribuerais à conclure avec la Commission Européenne à obtenir un deuxième partenariat pluriannuel de plusieurs millions d’Euros. En démultipliant nos capacités d’action auprès d’opérateurs intergouvernementaux du développement, tels que la Banque Mondiale. Dans ces institutions, les coopératives ne sont plus en première ligne comme outil de progrès social et de transition écologique.
Je mettrai également mon expérience de banquier pour mobiliser des moyens financiers contribuant à ce nécessaire développement

Comment comptez-vous permettre une plus grande coopération entre les coopératives ?

Les actions concrètes valent mieux que les beaux discours. Tout d’abord en renforçant une meilleure connaissance des coopérateurs entre eux. D’où la volonté de re-créer l’équivalent au sommet de Québec avec le GICS. Je donne rendez-vous à tous les 26 et 27 septembre prochains à Paris ou sur notre plateforme. D’ores et déjà nous préparons l’année 2023 à Montréal.

Comment comptez-vous aider l’ACI à contribuer au développement durable mondial ?

Il n’appartient pas à l’ACI de fixer une limite d’action aux coopératives parmi les ODD. Chaque coopérative doit suivre sa voie en échangeant avec ses partenaires d’autres pays. Je pense que nous devrions créer des cercles d’échanges de bonnes pratiques entre coopératives. Tous ces travaux seraient en open source et diffusés parmi les membres de l’ACI

Que pensez-vous que le mouvement mondial puisse apprendre des coopératives de votre pays ?

La coopération est un processus vivant, il faut adapter les outils juridiques, financiers et de gestion aux besoins des femmes et des hommes. La diversité des coopératives par leur ancienneté, taille, leur secteur d’activité est une richesse quand on sait créer un climat de coopération entre elles. La France est un pays d’innovation avec les coopératives pluri acteurs, avec les échanges fructueux avec les mutuelles et les associations au sein de l’ESS. Ce n’est pas par hasard si les coopératives françaises représentent 25% du « global 100 ».

Quels changements souhaiteriez-vous voir à l’ACI pendant votre mandat ?

Tout d’abord il faudra exécuter le mandat de l’Assemblée générale de Kuala Lumpur sur la révision de l’ACI. Je veux redonner la parole aux membres pour faire en sorte que « l’Union fasse la force ». Le projet concret que j’aimerai voir se réaliser dans le domaine de l’éducation serait une formation internationale des dirigeants, en particulier les jeunes générations pour assurer la transmission. Je rêve d’une « INSEAD » coopérative. Des bonnes bases existent pour réaliser, avec l’aide tous, ce projet.

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